Centre de recherche sur l'intervention éducative et socioéducation (CRIÉSÉ)
Published on October 23, 2014
Mme Yvonne Da Silveira est professeure titulaire à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Elle est directrice de l’Unité de recherche, de formation et de développement en éducation en milieu inuit et amérindien (URFDEMIA). |
6 mars 2014
Un projet de recherche-action participative sur la compétence à écrire en langue seconde d’élèves autochtones du primaire :
quelques données préliminaires et défis
L’oralité (Hot, 2010; Mowatt, 2006) et les représentations de nature holistique (Conseil canadien sur l’apprentissage, 2010) sont des caractéristiques des communautés autochtones, tout comme le contexte bilingue et biculturel dans lequel les élèves font leurs apprentissages, notamment de l’écriture en français langue seconde. Ils se retrouvent pour la plupart à un niveau scolaire situé au-deçà de leurs compétences réelles. Un bilinguisme soustractif (Lambert, 1977; Hamers et Blanc, 2000; Cummins, 2001) caractérise généralement leur cheminement scolaire (da Silveira, 2013). Cette situation nous a amenées à soulever des questions quant à leur rapport à l’écrit en langue scolaire (Chartrand et Blaser, 2008; Dufays et autres, 2001; Barré-De Miniac, 2001; Reuter et Delcambre, 2002). Dans le cadre de cette recherche exploratoire menée en partenariat étroit avec des milieux de pratique, nous poursuivons donc les objectifs de recherche suivants : identifier le rapport à l’écrit de ces élèves; identifier les principales difficultés que ces derniers rencontrent lors de la pratique d’écriture; accompagner les enseignantes dans l’élaboration et l’expérimentation de pratiques d’enseignement de l’écriture qui tiennent compte des caractéristiques des élèves, et par le biais d’un portfolio, observer et émettre des hypothèses quant aux effets possibles des pratiques expérimentées sur leur compétence scripturale et le rapport à l’écrit des élèves.
Dans ces contextes de scolarisation caractérisés par la diglossie, le rapport à l’écrit des élèves nous sert d’ancrage théorique, et le portfolio, d’outil en soutien aux apprentissages. En collaboration, cinq chercheures universitaires, six enseignantes et trois partenaires occupant différentes fonctions dans les écoles primaires de Pikogan et de la Romaine[i] s’impliquent de façon constante et active à toutes les étapes du processus de recherche.
En cette année d’expérimentation, notre présentation vise à faire état de l’avancement du projet à travers quelques données préliminaires. Nous rendrons aussi compte des défis spécifiques à ce processus de recherche, dont l’ajustement des objectifs de départ aux réalités de terrain.
Par Yvonne da Silveira, UQAT, Mirela Moldoveanu, UQM, Christiane Blaser, UdeS, Gisèle Maheux, Glorya Pellerin et Véronique Paul, UQAT
[i] Projet subventionné par le FQRSC, 2012-2015